15.3.07

L´écologie barbare au moulin de la critique du productivisme

(11 mars 2007)
Le coup de gueule de Musengeshi Katata
Email: munkodinkonko@aol.com

A l´heure où notre équilibre écologique accuse des détériorations graves et menaçantes pour toute vie humaine sur terre, une nouvelle critique universelle fondée et conséquente serait-elle à mesure de pousser les aveugles et les bornés à changer, à voir enfin les choses plus « globalement » qu´ils ne l´avaient jusqu´aujourd´hui fait ?
Extrait:
Les cloches du changement sont-elles audibles pour tous ?


(...)

Et depuis l´annonce de cet épée de Damoclès qui pesait sur tous, la débandade autant chez les pauvres que les riches est grande : les uns se sentant empoisonnés vilement sans avoir à profiter des bienfaits du productivisme, les autres industrialisés et surproducteurs se demandent bien comment changer les choses pour ne pas avoir à subir les désagréments de leurs cheminées d´usines, de leurs circulations terriennes et aériennes effrénées. Oui, faut-il que les crevettes européennes soient envoyées par air au Maroc pour y être dépecées afin de revenir être vendues et consommées en Europe ? Ou encore : l´hérésie occidentale poussée à l´extrême par les américains dans la constructions de voitures ou d´automobile glouton de l´essence ou du diesel, et c´est dire polluant à loisir ; fallait-il continuer à vivre sur ce pied dépensier et destructeur des matières premières et de l´écologie ? Ou le Paris-Dakar poussiéreux, d´écologie douteuse, était-il encore honorable ?
(...)

Green Peace, les verts du monde entier et bien d´autres organisations écologiques avaient beau, depuis des années, attirer l´attention sur l´obscurantisme borné du productivisme occidental. Rien n´a changé. On entendait plutôt dire : « cause toujours, mon coco, tu m´amuses » Et maintenant que la facture est imminente, le retour en arrière est tout aussi difficile que le changement. Parce qu´en réalité l´occident se complait ou s´est ancrée de plus en plus dans ses politiques de croissances économiques engendrant une grosse bouffe à la consommation. Se retenir, devenir austère ou se modérer ; est-ce encore possible ? Combien de vacanciers occidentaux se priveraient volontairement de voler ? Un char de combat consommait en moyenne basse 120 litres de diesel aux cent kilomètres…Qui dit que les exportations doivent toujours avoir lieu, au détriment d´une décentralisation de lieux de production ?
Le grand dilemme se trouve entre les africains et les occidentaux, entre les riches et les pauvres, car ceux-là ayant pollué le monde entier depuis des siècles et bradé les matières premières du monde entier à loisir ; ils ne peuvent pas demander aux autres peuples de surseoir leur industrialisation pendant que l´occident, elle, continuait à surproduire et à empoisonner tout l´univers. Le pire était d´avoir fait croire aux africains qu´on invitait à venir faire leurs études en occident, que la technologie occidentale était sans alternative. Or, il faut bien le dire aujourd´hui qu´il faudra produire autrement, et que cette fameuse science ou technologie occidentale du maître est dépassée. Ou inadéquate à répéter si on veut se développer en polluant le moins que possible.
Exactement ce que je laissais entendre avec la critique objective de la connaissance et le rôle de l´intellectualité en société. Car selon toute évidence, on a laissé faire beaucoup trop de cochonneries vantées comme le sens logique et démocratisant des choses. Les pauvres africains ; à force de courir des mirages et de se laisser mener en bateau par la soit disante efficience technologique occidentale, ils semblent toujours chercher une 25ième heure. A peine avaient-ils assimilé quelques notions apparentes de la norme fuyante du maître, que celles-ci étaient déclarées inadéquates et changées ; à peine se croyaient-ils aux confins du progrès que celui-ci s´évanouissait dans un bon en avant. Fallait-il courir incessamment, la langue basse, plus trompé par les apparences que réalisé derrière un faux lièvre qui ne menait nulle part, sinon à l´impasse de l´essoufflé ? A mon sens une bien belle foutaise. Et on le verra bientôt que les sciences humaines autant que les sciences d´applications technologiques vont, Dieu merci, se libérer du dictat occidental et chercher des solutions de mieux en mieux adaptées non seulement à leurs milieux naturels d´exercice, mais aussi au respect de l´écologie mondiale.
C´est pourquoi j´exhorte les africains qui n´ont pas encore saisi la réelle portée des implications écologiques qui s´ouvrent devant nous à ne pas, comme par le passé, croire qu´il suffit de venir en occident prendre quelques diplômes pour rentrer en Afrique appliquer ou répéter ce qu´on a appris ou avalé. La science et la technologie sont des rapports de connaissances qui, tout en restant objectifs, scientifiques et universellement contrôlables, n´en sont pas immédiatement liées à leur milieux naturels d´application. Et il serait temps de trouver et de développer des solutions et des approches scientifiques nous libérant pas seulement du centralisme occidental, mais aussi permettant à notre créativité et nos particularités naturelles d´y trouver des projections rassurantes, conformes, pratiques et usuelles.
(...)

Muntu wa bantu, bantu wa Muntu

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